La perte de vitesse d’Amoura, la confiance brugeoise et les discussions entre joueurs : Alex Blessin fait le point sur les sujets chauds de l’Union
L’Union doit absolument retrouver la victoire après son 0 sur 9 dans les Champions playoffs.
- Publié le 20-04-2024 à 14h02
Et à la fin, c’est Alexander Blessin qui gagne. Ce vendredi, avec son assistant Artur Kopyt et son deuxième gardien Heinz Lindner, l’entraîneur de l’Union a remporté le tournoi de football-tennis à trois contre trois organisé sur les terrains de padel du centre d’entraînement de Lier. De quoi redonner un tout petit peu le sourire à celui qui vit sa première réelle période compliquée à la tête du club en ce début de playoffs.
Après une défaite d’entrée de jeu face à Genk puis une sortie dans la presse qui a beaucoup fait parler, l’Allemand de 50 ans a essuyé une deuxième défaite contre le Cercle avant de voir son équipe être battue pour la première fois depuis son retour en D1A par Anderlecht. “Ceux qui sont en dehors du groupe disent qu’il s’agit d’une crise, lance Blessin. C’est toujours spécial de perdre trois fois de suite mais tout n’est pas négatif de l’intérieur. Il faut juste réussir à remettre notre ADN au centre de nos matchs.”
Loin d’être perturbé par la délocalisation de la conférence de presse au sein du bar du club de tennis du centre d’entraînement, pour cause d’anniversaire dans la salle accueillant habituellement les journalistes, Blessin ne s’est pas caché. Confiant, il a pris ses responsabilités en évoquant les sujets chauds actuels, lui qui a été le seul Unioniste autorisé à parler lors d’une semaine pas commune.
Une grosse discussion au sein du groupe
Après s’être entraînés au lendemain de la défaite contre Anderlecht, les joueurs ont eu droit à une journée de congé mardi. Ils se sont ensuite retrouvés le lendemain et ont osé se dire les choses, les yeux dans les yeux pour évacuer toutes les frustrations. “Nous avons beaucoup parlé mais ce n’est pas quelque chose de nouveau, avançait Blessin. Les joueurs se sont parlé entre eux et j’ai aussi pu discuter avec certains d’entre eux. Quand on perd, il faut changer quelque chose. Nous ne sommes pas contents de la situation mais nous essayons de trouver la solution à nos problèmes. Le sentiment général est toujours mauvais quand on enchaîne des défaites mais j’ai vu une bonne intensité aux entraînements.”
Quand on perd, il faut changer quelque chose.
Blessin s’est lui aussi regardé dans le miroir. Le T1 unioniste sait qu’il a failli à certains moments ces dernières semaines. Son body langage a aussi été remis en cause lui qui est apparu par moments résigné le long de la ligne de touche ou après la défaite au Lotto Park mais aussi parfois en colère. “La presse dit que j’ai crié fort après le match contre Anderlecht mais ce n’est pas la première fois que cela arrivait, souriait-il à quelques mètres des sportifs du vendredi finissant leur bière. J’ai toujours l’habitude de prendre tout le groupe au milieu du terrain pour parler après les matchs. Je suis en tout cas le premier à réfléchir à mes décisions, que ce soit après une victoire ou après une défaite. J’ai des discussions ouvertes avec les autres membres du staff sur ce qu’on peut améliorer. Quand il y a une défaite, je la prends pour moi et les victoires sont grâce aux joueurs. J’accepte totalement cette logique.”
Un adversaire en pleine confiance
Tout va décidément très vite en football. Il y a un gros mois et demi, l’Union éliminait le Club Bruges pour se qualifier en finale de la Coupe de Belgique et comptait… 20 points d’avance sur l’équipe de Ronny Deila. L’entraîneur danois a entre-temps été licencié, les Brugeois sont invaincus en playoffs et viennent de se qualifier brillamment pour les demi-finales de la Conference League. En cas de victoire dimanche, ils compteraient même un point d’avance sur l’Union… “L’équipe est clairement en pleine confiance, analyse Blessin qui était devant sa télévision ce jeudi soir pour assister à la qualification des hommes de Nicky Hayen. Je suis content de leur victoire car c’est bon pour le coefficient du football belge. Après, je pense que le PAOK n’était pas dans son meilleur jour (clin d’œil). Depuis le changement de coach, il y a beaucoup plus de stabilité dans l’équipe. Bruges est toujours plein de confiance, d’agressivité et d’intensité quand ils jouent contre nous. Mais nous les avons déjà battus deux fois cette saison (NdlR : en championnat et en Coupe, deux fois à domicile) donc nous savons comment jouer contre eux.”
Amoura en perte de vitesse
Le Club Bruges est une équipe qui réussit bien à Mohammed Amoura. En championnat, il avait réussi une magnifique bicyclette au match aller (2-1) avant de donner un assist parfait à Nilsson au match retour (1-1). En Coupe, c’est lui qui avait qualifié l’Union grâce à un but de renard des surfaces (2-0). Mais ça, c’était avant sa baisse de régime de ces dernières semaines. Très touché psychologiquement par l’élimination précoce de l’Algérie à la Can, Amoura est revenu avec son efficacité (4 buts et 3 assists lors des 8 matchs suivant son retour) avant de connaître un creux. Pas aidé par le masque qu’il porte depuis son télescopage avec un arbitre lors de la dernière trêve internationale, le joueur de 23 ans n’a pas réussi à faire la différence dans ces playoffs. “J’ai toujours dit qu’il avait besoin de temps, tempère Blessin. Il a connu un gros changement en passant de Lugano à l’Union : de remplaçant, il est devenu titulaire avec une énorme attention médiatique autour de lui vu ses performances. C’est totalement différent de devoir faire la différence comme joker de luxe ou comme titulaire sur le long terme. Il n’a pas non plus été aidé par les blessures à l’épaule puis au visage. Sa mission est désormais de travailler dur pour revenir à son niveau.”
Et pour cela, le coach de l’Union a pris le temps de parler à son joueur cette semaine. Histoire de rester concentré sur la fin de saison alors que certains l’envoient déjà en Premier League pour des sommes entre 15 et 20 millions €.“Nous avons regardé des vidéos de ses performances pour voir dans quel secteur il pouvait s’améliorer. Il doit beaucoup plus bouger car ses mouvements sont désormais plus facilement contrôlables. Il n’est clairement pas content de ses performances et il le fait savoir car c’est quelqu’un d’assez émotionnel (sourire). Mais j’aime cela, il sait qu’il est dans un processus d’apprentissage. J’espère qu’il aura bien compris toute notre conversation.”
Réponse ce dimanche pour ce que les plus pessimistes appellent le match de la dernière chance dans la course au titre. Avec comme seul objectif pour l’Union la victoire qui donnerait à Blessin des émotions bien loin de celles vécues après son triomphe au football-tennis de ce vendredi…